Lectures Érotiques (12). Juliette Benzoni : Dans Le Lit Des Reines. Les Amants (Perrin, 2011) Agnès Grossmann : Les Salopes De L’Histoire. De Messaline À Mata Hari (Acropole 2016)

Ce texte aurait pu aussi être publié sous la rubrique «Histoire des libertines », puisque ces deux livres retracent le parcours de certaines des « grandes salopes » dont j’ai souhaité raconter le parcours sur HdS.

J’ai préféré en faire état dans la rubrique des « Lectures érotiques ». Certes, à la différence des textes qui ont été traités jusqu’à présent dans cette série, ces deux livres ne sont pas à proprement parler « hard », même si les vies qui y sont racontées sont celles de femmes célèbres pour leur liberté, leur libertinage, leur hypersexualité.

J’ai également choisi de les traiter ensemble, car ces deux ouvrages traitent d’un sujet similaire, même si c’est sous un angle un peu différent. Il est d’ailleurs intéressant de constater que, s’il y a, chez Benzoni et Grossmann, des personnages qu’on retrouve dans l’un et l’autre livre, leur liste des « salopes » n’est pas identique. Il en est de même d’ailleurs de celles dont j’ai choisi de raconter la vie dans « Histoire des libertines » (16 textes parus à ce jour et, au total, près de 50 en projet !)

Pour ma part, je recommande vivement la lecture de ces deux ouvrages, qui aideront mes fidèles lecteurs à mieux apprécier les « grandes salopes » dont je me plais à raconter les aventures. Cette publication est une invitation à la lecture de ces deux livres, à la relecture des 16 textes déjà parus dans la série des « grandes libertines » et à la découverte des nombreux que j’ai en projet.

LES AUTEUR(E)S

1. Juliette Benzoni

Juliette Benzoni (1920-2016) est un écrivain de romans historiques à succès. Après avoir étudié au Cours Desir, Juliette Benzoni se retrouve au lycée Fénelon, puis au collège d'Hulst, où elle obtient son baccalauréat. Elle entame ses études supérieures à l'Institut catholique de Paris, bientôt interrompues par la Seconde Guerre mondiale.

C'est à cette période qu'elle épouse Maurice Gallois, et part s'installer avec lui à Dijon.

Elle y étudie l'histoire de la Bourgogne, et découvre l'ordre de la Toison d'or. Cette découverte donnera quelques années plus tard naissance à la série des Catherine. Son mari meurt d'une angine de poitrine quelques années après la Libération.

En 1950, elle quitte la France pour le Maroc, où elle décroche un emploi dans une régie publicitaire. Elle y rencontre son deuxième mari, le capitaine Benzoni, qu'elle épouse en 1953, quelques semaines avant son départ pour l'Indochine.

Une fois en France, Juliette Benzoni travaille comme journaliste. Elle travaille alors pour Histoire pour tous, pour le Journal du dimanche, qui était le septième jour de France soir, et pour Confidences.

Une émission télévisée la fait remarquer, et l'agence de presse Opera Mundi lui propose d'écrire un roman historique, en lui promettant un succès digne des Angélique, d'Anne et Serge Golon. Arrivée au tiers du premier volume des « Catherine », France-Soir lui propose d'acheter son roman, à condition qu'il soit fini deux mois plus tard. Ce qui fut fait. À peine « Il suffit d'un amour » fut-il achevé que France Soir le lançait. Dix éditeurs étrangers en avaient par ailleurs déjà acquis les droits.

Fervente lectrice d'Alexandre Dumas, Juliette Benzoni nourrit dès l'enfance une passion pour l'histoire. Elle commence en 1964 sa carrière de romancière avec la série des Catherine, traduite en plus de 20 langues, série qui la lance sur la voie d'un succès jamais démenti jusqu'à ce jour, avec notamment des séries intitulées "La Florentine" (1988-1989), "Les Treize Vents" (1992), "Le boiteux de Varsovie" (1994-1996) et "Secret d’État" (1997-1998).

Outre la série des Catherine et La Florentine, Le Gerfaut et Marianne ont fait l'objet d'une adaptation télévisuelle. Du Moyen Âge aux années 30, les reconstitutions historiques de Juliette Benzoni s'appuient sur une documentation minutieuse.

Figurant au palmarès des écrivains les plus lus des Français, elle a su conquérir 50 millions de lecteurs dans plus de 20 pays.


Décédée à l’âge de 95 ans, elle a su passionner des millions de lecteurs avec quatre-vingt-six livres, traduits en plus de trente langues.

Cataloguée comme auteur(e) de « romans historiques », une tâche pour les spécialistes tenant à l’écart tout ce qui n’est pas strictement universitaire, elle en conçut une certaine amertume qui s’effaçait pourtant devant le nombre de ses lectrices et lecteurs, le plaisir qu’elle pensait pouvoir leur donner.

2. Agnès Grossmann

Journaliste, Agnès Grossmann écrit des documentaires pour la télévision. Elle a signé plus de quinze portraits de tueurs en série pour l'émission de France 2 Faites entrer l'accusé. Elle est également l'auteur d'Annie Girardot, le tourbillon de la vie (Hors Collection, 2010), qui a connu un grand succès en librairie.

RESUME DES DEUX OUVRAGES

Chacune des femmes, dont l’aventure est racontée dans l’un ou l’autre de ces ouvrages, a ou fera l’objet d’un récit dans le cadre de ma série sur les « grandes libertines de l’histoire », à une exception près, celle de la malheureuse Eudoxie, première épouse du tsar Pierre le Grand, qui m’est apparue comme une victime et non pas comme une « salope » qui mériterait à ce titre de figurer dans cette rubrique.

C’est pourquoi je ne reprendrai pas ici le contenu des différents chapitres.

1. « Dans le lit des reines : les amants »

Juliette Benzoni se place ici d’un point de vue particulier : celui des reines, des princesses, des impératrices qui ont trompé leur mari.

De Messaline jusqu'à Marie-Louise, en passant par Isabeau de Bavière, Marie-Antoinette et Joséphine, Juliette Benzoni nous narre la destinée galante de 19 femmes ayant marqué l'histoire.

Reines ou impératrices, le mariage leur a presque toujours été imposé par la raison d'Etat, et c'est dans la passion, l'excentricité ou le dévergondage qu'elles ont tenté de vivre leur aventure personnelle.
La plupart du temps, ces reines, dont la fonction est sacrée, ont été confondues dans leurs « forfaits », et leur « crime » comme leurs complices ont été noyés dans le sang.

Juliette Benzoni a su ne pas se cantonner aux plus célèbres comme Messaline, Isabeau de Bavière ou Marie-Antoinette et nous en faire découvrir d’autres, moins connues, mais qui n’avaient rien à leur envier quant au libertinage.

Romantiques, ambitieuses ou dévoreuses d'hommes, ces femmes ont pour principal point commun de ne pas être maîtresse de leur destin, obligée de se soumettre à la raison d'état.

L’auteure se penche sur ces reines et ces impératrices qui, souvent mal mariées, ont néanmoins réussi à vivre une histoire d’amour, à leur risque et péril bien souvent.

Du romanesque ! De la passion ! Et des larmes aussi. Juliette Benzoni se glisse dans le lit des reines où l’on retrouve plus souvent l’amant que le royal mari. Plusieurs destins de reines qui se sont souvent retrouvées mariées par devoir à de vieux barbons ou à des fous. Pour échapper à cette vie morne, certaines ont pris tous les risques pour vivre une vrai histoire d’amour quitte à en mourir ou à mettre en péril la royauté.

Entre mariages imposés et amours courtois, les destinées galantes des reines ont marqué l’Histoire. Juliette Benzoni livre avec ardeur les secrets des alcôves royales dans une série de portraits historiques intimes. De confidence en indiscrétion, le déroulement de l’Histoire devient ici irrésistible. Une lecture envoûtante.

De Messaline à l’impératrice Marie-Louise, on en apprend un peu plus sur ces femmes qui ont marqué l'Histoire, et surtout sur ceux qui les ont marquées, et pour employer un terme plus direct, baisées.

2. « Les salopes de l’histoire »

L'histoire est jalonnée de femmes libres qui ont fait et défait cette même histoire comme on fait et défait un lit. Cet ouvrage dresse le portrait des plus fameuses d'entre elles.


Un titre provocateur pour une leçon d'histoire : « Les salopes de l'histoire » d'Agnès Grossmann est un livre précieux, dans lequel nous découvrons les destins exceptionnels de ces femmes qui ont dessiné leur chemin et marqué l'histoire. De Cléopâtre à Joséphine de Beauharnais, de la reine Margot à Mata Hari, elles ont toutes en commun leur insatiable besoin de vivre et leur désir d'indépendance.

Issues des plus hauts comme des plus bas milieux, ces femmes avaient en commun, outre la beauté, du culot, du courage et souvent une grande intelligence qui leur a permis de séduire les plus grands, les plus ambitieux.

Grâce à leur emprise sur les hommes, elles se sont frayé un chemin dans les plus hautes sphères de la société où elles ont été, suivant leur tempérament, admirées, respectées, craintes, haïes. Dans tous les cas, elles n'ont laissé personne indifférent et leur vie est riche de passions en tous genres.

Dans cet ouvrage, huit portraits de femmes de diverses époques sont dressés : Cléopâtre, Messaline, la reine Margot, Catherine II de Russie, Jeanne de Barry, Joséphine de Beauharnais, Madame Tallien, Mata Hari. Ce livre propose de raconter ces destins hors normes, souvent scandaleux, toujours passionnants, de ces grandes figures féminines nichées dans les replis de l'histoire.

Cet essai constitue, à bien des égards, un hymne à la féminité triomphante. , Reines ou impératrices ou maîtresses d’hommes puissants, elles sont bien évidemment liées au pouvoir, qu’elles détiennent de fait, même lorsque ce n’est pas officiel. Elles sont aussi, pour la plupart, cultivées et raffinées, et les plaisirs de la chair s’inscrivent dans un art de vivre plus vaste, qui pourrait se résumer à la philosophie de « la vie inimitable » (qui est aussi la mienne) de Cléopâtre : « la jouissance de l’esprit et du corps de toutes les façons possibles et imaginables ».

Dans son ouvrage, Agnès Grossmann explique en préface qu'elle voulait faire le portrait de femmes célèbres ayant eu une « sexualité débridée ». Des femmes qui ont assumé leur sexualité, leur plaisir, leur envie, au mépris des convenances de leur époque. Par leur intelligence et courage, leur effronterie ou encore leur alliance, certaines ont pu côtoyer (dans tous les sens du terme) les dirigeants les plus influents, quand elles n'ont pas été elles-mêmes au pouvoir. Elles s'étaient ainsi retrouvées dans les plus hautes sphères du pouvoir. Pourtant, encore aujourd'hui, leur comportement, malgré une plus grande liberté sexuelle et liberté des mœurs, fait qu'on les désigne par le terme de « salopes ». Pour certains, le terme reste une injure.

Huit femmes, issues de milieux, d'époques, de mondes radicalement différents, mais qui ont toutes la même destinée, celle de femmes dont le chemin du pouvoir a croisé celui de leur recherche du bonheur, de leurs amours, de leurs plaisirs, pour le meilleur et souvent pour le pire.

Le titre est un pied-de-nez à ceux qui cherchent encore à replacer la femme dans un carcan rétrograde : les Salopes de l'Histoire sont d'abord des femmes amoureuses, avec des destins extraordinaires.

MA LECTURE

1. DES OUVRAGES DE REFERENCE

Je reconnais que ces deux ouvrages m’ont aidé à établir la liste des récits que j’ai publiés et compte publier sur Hds sous l’intitulé « les grandes libertines de l’histoire ».

J’ai pour le moment arrêté une liste de 63 récits, à comparer aux 15 chapitre de Juliette Benzoni et aux huit « salopes » d’Agnès Grossmann. Mon inspiration va donc bien au-delà de ces deux livres. De même, les deux ouvrages s’arrêtent (à l’exception du personnage de Mata Hari chez Grossmann) à l’époque du Premier Empire, alors que je compte couvrir également des personnages du XXème siècle.

Il est aussi à noter que seules Messaline, la reine Margot et Joséphine de Beauharnais figurent à la fois dans l’ouvrage de Juliette Benzoni et dans celui d’Agnès Grossmann.

J’observe aussi que des personnages aussi importants que Théodora, Aliénor d’Aquitaine, Lucrèce Borgia, pour ne prendre que ces quelques exemples, ne sont racontées dans aucun de ces deux livres.

Cette fiche de lecture me donne l’occasion de rappeler pourquoi j’ai commencé ma série de textes sur les « grandes libertines de l’histoire ».

Pour bien si les choses, je dirai que j’ai deux passions dans ma vie : le sexe et l’histoire. C’est mon père, mon héros, mon modèle, mon premier amour qui me l’a transmise. Il a été le premier à me parler entre autres d’Aspasie de Milet et des hétaïres, de Cléopâtre, de Théodora. Il me disait que j’étais comme ces femmes, belle, fière, indépendante, que comme ces femmes, je régnerai sur les hommes. Mon père, en adoration devant moi, a été le premier, avant Philippe, à m’appeler « basilissa », ce qui provoquait de vifs reproches de la part de ma mère.

Mon amour de l’histoire a été ensuite alimenté par mes lectures, d’abord dans la bibliothèque familiale. C’est d’ailleurs ce qui m’a permis d’accéder librement à cette bibliothèque et d’y être également attirée par les ouvrages « interdits » qui, comme « Emmanuelle » ou « le Déclic », ont été tellement décisifs pour mon hypersexualité. Cet amour des livres, je l’ai poursuivi avec la bibliothèque de Philippe, que nous avons enrichie ensemble. Cet amour commun de l’histoire est un des moteurs de notre couple.

Il y aussi, naturellement, l’intérêt que je porte à ces femmes, au fait qu’elles furent des précurseurs, affirmant leur liberté, y compris leur droit au plaisir, à des époques où cela était particulièrement courageux. Modestement, je situe mon parcours dans la lignée qu’elles ont tracée.

J’ai toujours été fascinée par ces figures féminines libres, qui refusaient de se plier au moralisme sexuel mortifère et assumaient leurs désirs de jouir. En particulier, je voue un amour absolu à Cléopâtre, Macédonienne comme moi, qui a fait mettre à genoux devant elle deux des hommes les plus puissants du monde à son époque.

Il y a l’admiration que je porte aussi à d’autres de ces femmes, parmi lesquels ma préférence va à Théodora, Aliénor d’Aquitaine, Catherine de Russie, Marie-Antoinette ou encore Joséphine de Beauharnais. Elles furent femmes de volonté, de pouvoir, assumant à leur façon leur hypersexualité. J’avoue aussi une vraie fascination pour Messaline, ayant comme elle, franchi, à un moment de mon parcours, toutes les limites et commis tous les excès.

2. DES FEMMES COMME LES AUTRES

Les reines sont des femmes comme les autres, avec leurs envies, leurs désirs de séduction, leurs besoins sexuels. L’ouvrage de Benzoni nous présente les reines qui ont « faibli », qui se sont laissé séduire, qui ont trouvé chaleur et amour, là où il n'y avait que mariage de raison.

Non seulement je pense que ces femmes ne sont pas coupables d’avoir été des femmes libres, mais je veux leur témoigner ma gratitude, mon admiration, mon respect, en des temps où revendiquer cette liberté pouvait les conduire à la mort, et ce fut le cas pour certaines d’entre elles. Elles ont eu raison d'exister en tant que femmes libres, de revendiquer, d’exercer cette liberté.

Il ne faut pas oublier la vie, parfois détruite, de ces femmes sacrifiées à la raison d'état. Ou encore que bon nombre des « complices » de ces femmes aient été exécutés pour l'idylle qu'ils ont entretenus avec ces reines et qu'elles-mêmes les ont parfois suivis dans la tombe. Il ne faut pas oublier que, dans l’histoire, les sentiments et le plaisir ont pu conduire à l'échafaud.

Ces deux livres sont remplis d'Histoire, d'anecdotes, de vies célèbres ou parfois oubliées.

Ils retracent avec justesse les amours parfois trop dangereux de ces femmes.

Cela nous plonge dans un monde de richesses extravagantes mais aussi d'intrigues et de basses vengeances.

3. FIERE D’ETRE UNE SALOPE

Les femmes sexuellement libérées ont, à toutes les époques, été traitées de « salopes », voire de «putains ». Audacieuses et puissantes, dévoreuses d’amants, voire orgiaques, les « créatures » dont la vie est racontée par Benzoni ou Grossmann, sont des pionnières de la liberté féminine.

Toutes les femmes savent que, dès que l’on fait tomber le masque des convenances pour se montrer sexy et jouisseuse, on prend le risque de se faire traiter de salope.

Même encore aujourd’hui, la liberté sexuelle féminine reste une effronterie. Les femmes qui osent afficher leur désir et leur plaisir font figure d’insolentes.

Comme je l’ai déjà dit, je revendique d’être une « salope intégrale », j’en suis fière au même titre que certains sont fiers d’être des « don Juan ».

Les personnages qu'on nous conte dans ces deux livres sont avant tout des héroïnes, pour qui la liberté sexuelle (féminine) a toujours été une force, une arme, un avantage. Sous Cléopâtre comme en 2016, on voit toujours d'un mauvais œil l'émancipation des femmes, notamment dans le domaine du plaisir.

Ces femmes n’attendaient pas. Elles étaient parées comme des reines, sachant se mettre en scène et en valeur. Elles savaient susciter le désir. Leurs partenaires devaient leur donner du plaisir sinon elles en changeaient. Pas question pour elles de subir les assauts des hommes en fermant les yeux et en attendant que cela passe.

Elles ne s’ennuyaient pas au lit, et leurs amants non plus. Le sexe était un moyen de jouissance et de réjouissance qui les régénérait.

Même quand leur corps a été abîmé par l’âge, elles ont continué à séduire et à avoir une vie sexuelle. Jusqu’au bout, elles ont eu des amants dans leur lit.

Jamais elles n’ont renoncé à l’amour physique et au plaisir. Jamais elles n’ont abdiqué leur sexualité sous les regards réprobateurs des hommes ou, parfois même, des autres femmes. Elles n’ont jamais fait profil bas. On les a traitées de salopes, c’était le prix à payer pour leur liberté.

Toutes, à leur époque, ont été traitées de salopes, voire de putains. Elles s’en fichaient complètement. Aucune ne se souciait du qu’en-dira-t-on.

Leur liberté d’esprit précédait celle de leur corps. À une époque où les convenances leur dictaient une sexualité corsetée, dédiée à la reproduction, elles ont fait voler en éclats tous ces diktats. Elles ont joui sans entraves, multipliant les amants. Sans culpabilité.

Cette liberté sexuelle leur a donné beaucoup de plaisir mais aussi de l’énergie à revendre et une grande force qui les a aidées à s’accomplir dans des destins souvent complexes.

Contrairement à toutes celles, encore nombreuses, qui vivent une sexualité atrophiée, elles étaient en pleine possession de leurs moyens. Elles déployaient leurs ailes. C’étaient de vraies femmes. Je suis heureuse et fière de leur ressembler, de vivre pleinement, comme elles. Elles sont pour moi un modèle et je suis fière quand, ayant pris connaissance de leur histoire, je m’identifie un peu à leur personnage. Je me sens le devoir de leur rendre l’hommage qu’elles méritent et suis fière de poursuivre leur parcours.

Oui, je me revendique comme une « salope intégrale » digne héritière de ces femmes exceptionnelles. De par mes origines, je me sens la fille de Cléopâtre et de Théodora, qui mirent leur hypersexualité au service de leurs ambitions. De par mes excès, je me sens Messaline. De par ma liberté, je me sens proche d’Aliénor. Je sais que je suis aussi sensuelle que la reine Margot, Joséphine ou Catherine II, parce que, comme elles, j’aime être baisée comme une salope. Bisexuelle, j’imagine les relations intimes de Marie-Antoinette avec la Lamballe et la Polignac.

Oui, lorsque je rédige ces textes, je m’imagine revivre les moments les plus chauds des femmes dont je raconte les exploits. C’est d’ailleurs également un élément qui a alimenté mon hypersexualité et qui m’aide à la maîtriser. Moi Olga, je veux combiner sexe et histoire, jouissance et mémoire.

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